
Le groupe français Naval Group, spécialisé dans l’industrie naval de défense, a dévoilé le concept du sous-marin du futur lors du 50e Salon Euronaval. Ce sous-marin, à l’étude pendant plus d’un an, a été baptisé SMX 31.
Si les prototypes révélés généralement lors de ce type de salon sont des « concept ship » chargé de démontrer la capacité d’innovation de l’entreprise, le SMX 31 a été conçu comme un programme opérationnel classique. Stéphane Meunier, directeur du marketing opérationnel de Naval Group et ancien sous-marinier, a confirmé au site Mer & Marine que « l’architecture retenue est complètement viable et que le sous-marin [pouvait] être construit ».
Un bâtiment au design repensé
D’une longueur de 70m et d’une envergure de 13,8m, le sous-marin déplacerait sous-l’eau près de 3000 tonnes. Son originalité tient à sa forme qui rappelle celle d’un cachalot. « C’est une forme hydrodynamique presque parfaite » concède Stéphane Martin. Les ingénieurs ont imaginé un bâtiment recouvert d’écailles en matériaux caoutchouteux intégrant de nombreux capteurs. « Ces écailles ont un double rôle, explique l’ancien sous-marinier, elles sont à la fois un élément de discrétion puisqu’elles sont faites d’un matériau amortissant et sont en même temps un senseur ».
Contrairement aux sous-marins traditionnels, le massif (ou « kiosque ») a entièrement disparu pour dessiner des formes extrêmement fluides. Cette idée avait déjà été présentée par le constructeur français lors de la présentation de concepts précédents (SMX 25 et 26). L’absence de kiosque permet, d’une part, d’améliorer l’hydrodynamique et, d’autre part, de se protéger des sonars actifs.
Enfin, le bâtiment, doté de deux propulseurs latéraux au lieu d’un, n’est pas constitué d’une seule coque en forme de long tube mais de plusieurs cylindres posés verticalement et reliés par des sas. L’architecture du sous-marin et les matériaux utilisés lui permettraient de se poser plus facilement sur le fond marin ou de rester sur zone pour y collecter du renseignement.
Objectif 2050
Naval Group a tenté de circonscrire ce que pourraient représenter les opérations navales d’ici 2050. À cet effet, le sous-marin se transformerait en plateforme marine au centre d’un réseau qu’il aura lui même constitué. Le sous-marin se chargera d’installer un réseaux de capteurs (antennes de communications, systèmes d’écoutes, moyens optiques) sur sa zone d’opération et de traiter ensuite les données recueillies.
Dans cette perspective de collecte de renseignement, le bâtiment dispose à l’arrière d’une soute à drones ainsi que d’un atelier de maintenance. Les ingénieurs ont également prévu des espaces dédiés exclusivement aux forces spéciales (jusqu’à 21 couchages en plus de l’équipage, locaux dédiés pour les commandos et le matériel). Une ouverture sous le bateau servira à déployer les nageurs de combat et/ou certains robots.
Côté armement, le sous-marin embarquera un maximum de 46 armes dont des torpilles lourdes, des missiles antinavire ou de croisière. Il aura aussi la capacité de mouiller des mines.

Ce sous-marin ne sera peut-être pas construit à l’identique par les marines nationales. Mais il permet d’envisager sérieusement les opérations navales du futur. Des bâtiments « intelligents » connectés par des moyens de communications discrets au sein d’une force navale. L’intelligence artificielle sera au coeur du dispositif, ce qui devrait réduire le nombre d’équipage des navires. Seulement 15 marins, dont 3 officiers, sont prévus à bord du SMX 31. L’autonomie des navires semblent également s’accroitre, jusqu’à 40 jours à une vitesse de patrouille classique de 6 noeuds pour le sous-marin du futur. Le SMX 31 serait capable de surveiller une surface dix fois plus étendues que les sous-marins traditionnels. Les sous-marins ont un bel avenir dans les opérations militaires. Toutefois » rappelle Stéphane Meunier, « il faudra relever différents challenges pour faire face à l’évolution de l’environnement et notamment au meilleur contrôle des espaces maritimes ».
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