Comment expliquer un attentat dans un cinéma aux États-Unis, dans une mosquée à Québec ou sur une promenade à Nice, en France? Quelles sont les motivations qui poussent certains individus à commettre des actes aussi odieux que violents?
Comme une chimère, le terrorisme prend plusieurs visages. Et, à l’ère du numérique, il a des formes inattendues. Ainsi, comment peut-on définir et circonscrire le phénomène terroriste aujourd’hui? La science politique apporte des éclairages essentiels à cette réflexion. Elle permet de mieux cerner les intérêts géopolitiques obscurs qui se cachent derrière ces tragédies répétées.
Chose certaine, le développement des réseaux sociaux et des nouveaux médias a permis d’augmenter la portée des actions organisées par des groupes violents. Mais en faisant des amalgames douteux associant radicalisme, islam et terrorisme, on occulte dangereusement les véritables causes de la violence politique pratiquée par plusieurs groupes extrémistes ou par des loups solitaires… Une telle confusion entraîne nécessairement des ratés dans la lutte contre le terrorisme, qui risque hélas d’être une bataille sans fin.
L’auteure:
Aurélie Campana est professeure à l’Université Laval. Elle a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les conflits et le terrorisme et détient un doctorat de l’Institut d’études politiques de Strasbourg.